Je suis née une journée de printemps presque l’été mais toujours le printemps. Je suis la troisième de ma famille. Une sœur et un frère m’ont précédé de quelques années. Je suis celle de trop en réalité. Ils avaient leurs jumeaux, oui ce sont des jumeaux, un de chaque sexe que demander de plus ? Certainement pas moi.
Enfin, voila je suis née. Je m’appelle Abigaël Tresor et pour l’instant je ne suis qu’un bébé mais les choses vont vite changer.

Je grandis loin de mes parents avec une nourrice. Ils étaient bien trop occupé entre les jumeaux et le travail, pas de temps pour la petite dernière mais je ne m’en plains pas. Pour dire vrai, ma nourrice était douce comme ma mère aurait dû l’être. Elle m’aimait beaucoup et réciproquement.
Malheureusement, mes parents ne voyaient pas cela d’un bon œil. Ils étaient jaloux de l’amour que je portais à cette femme pauvre et inférieure. Elle fut donc obligée de quitter la grande et luxueuse maison que j’habitais.. Je n’avais que six ans mais ce changement fut un grand choc pour moi. Tout ce que je désirais, je l’avais mais l’amour d’une famille était partie à tout jamais.

Dans le luxe et la richesse, je continuais ma vie. Mon caractère se développait, un peu trop au gout de mes géniteurs ainsi que mon physique. Je devenais une femme, appréciée pour ses courbes mais vite rayée de la liste des « femmes faciles ». Jamais je ne sortis avec un homme. J’avais effacé l’Amour des sentiments que l’on devait ressentir. Des amis, je n’en avais pas vraiment non plus mais je m’en portais bien. Je fus prise d’une passion pour la peinture. J’avais commencé au pinceau comme tout le monde mais recherchant plus de liberté je me mis à peindre avec mes mains et mes avant-bras. Je me servais parfois des mes cheveux comme pinceau. Je devenais une fille sauvage et il se trouvait que j’avais du talent. Je passais des journées entières voire même des nuits à peindre. J’adorais ça et je décidai de demander à ma mère de rencontrer des artistes. Mais sa réaction fut tout autre. Je sens encore sa main claquée sur ma joue. J’aurais pu arrêter ce geste sans difficulté mais je l’avais laissé pour ne pas l’humilier. La phrase qu’elle prononça me transperce encore le crâne lorsque j’essais de dormir :

« Jamais tu ne feras de peinture ! Tu es une Tresor alors essais au moins de ne pas nous faire honte ! »

Quelques jours plus tard, mes parents montèrent dans ma chambre (chose exceptionnelle) et je craignais le pire. Ils allumèrent la télévision et me montrèrent une émission. Cette émission parlait d’un pensionnat assez étrange et ils me dirent que j’allais partir là-bas comme ça j’oublierais cette folie pour la peinture.
Me voila donc sur un bateau en train de rejoindre la Princess Academy, mes tubes faisant voyage avec moi.